Noyée dans un flot de pensée [PV:Nimaën et peut-être Morwën]

Dans la forêt de Brinel, au coeur du continent d'Ephaëlya, tout était encore immobile comme plongé dans un profond sommeil lorsque le soleil se leva, nimbant les arbres et les montagnes environnantes de ses doux rayons. S'éveillant lentement, une jeune hybride s'étira en se redressant, ouvrant ses yeux d'une jolie couleur améthyste. Alice -puisque c'était ainsi qu'elle se faisait nommer- regarda autour d'elle d'un air encore légèrement endormit avant de stopper son regard en un endroit précis. Ou plutôt une personne. S'approchant du jeune homme, elle contempla son visage quelques instants, il avait l'air si paisible lorsqu'il dormait... Venant à peine de se réveiller elle ne portait ni gantelets ni aucunes de ses protections aux bras et aux jambes, c'est donc une de ses mains nues qui vint doucement caresser le visage endormit.

- Je sais à quel point ce que tu vis est difficile, j'espère simplement que tu finira par trouver la vérité sur ton passé et qu'elle sera moins dure que la mienne, mais j'en doute hélas. murmura-t-elle avant de se relever.

Laissant le jeune homme à ses songes, elle quitta la clairière où ils avaient passé la nuit et marcha sans bruit afin de mieux se fier à ses oreilles pour ainsi retrouver le lac où elle avait rejoins Nimaën la veille. Ses pensées étaient troubles, telles un océan insondable au point d'en paraître sans fond et elle-même semblait bien incapable d'en voir le bout. Son passé, son présent et son avenir, tout se mêlait et s’emmêlait sous la cascade formée par sa chevelure châtain. C'était dans ce genre de moment où elle regrettait plus que sincèrement l'absence de Morwën ainsi que son incapacité à rentrer en contact avec elle comme elle le faisait. Mais après tout il était dans la nature des Manîthils d'être très solitaire et elle n'allait pas la contraindre à rester à ses côtés. Ainsi elle devrait se débrouiller seule afin de faire le tri dans tout ceci. Voyons un peu... Elle avait perdu Raphaël, cela faisait plus d'un an maintenant, mais la douleur n'avait pas diminuée pour autant. Cette peine saisissante était comme un poignard en plein coeur qui la lacérait un peu plus à chaque fois qu'elle y repensait. Sans doute ressentirait-elle la même peine si jamais il arrivait malheur à Nimaën.

*Nimaën...*

Depuis quelques temps la jeune femme ailé se posait de plus en plus de questions sur le jeune homme et la nature de ses sentiments à son égard. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'ils se connaissaient et pourtant une complicité sans pareille était déjà née entre eux, plus forte encore que celle qu'elle éprouvait pour son demi-frère. Plus forte encore que tout ce qu'elle avait connu auparavant... Envoyant une gerbe d'eau dans le lac, elle observa les remous de la surface aqueuse.

- Nimaën, se pourrait-il que je sois...

Elle eu une exclamation de surprise avant de pouvoir terminer sa phrase. L'eau ayant cessée son tumulte ayant révélé le reflet du demi-elfe debout à ses côtés ce qui la surpris au point que son coeur rate un battement. Se relevant avec un léger mouvement de recul qui manqua de la faire tomber à l'eau, elle tenta de rester calme, ses joues ayant d'ores et déjà pris une teinte rouge écarlate.

- Ah, euh bon... Bonjour Nimaën. bégaya-t-elle malgré elle. Je... Je ne t'ai pas réveillé au moins?

Elle baissa les yeux et les détourna vers les arbres environnants, supportant mal de sentir son regard à demi-masqué dirigé vers elle. Bien sûr, il n'avait pas entendu la fin de sa phrase qu'elle n'avait par chance pas prononcé, mais si jamais il avait compris de quoi elle parlait... Elle frissonna, préférant couper court à cette pensée de mauvaise augure. Une petite brise souffla doucement, faisant remuer le feuillage des arbres environnant tandis qu'Alice, inquiète, n'osait plus relever les yeux et attendait en silence la réaction de Nimaën.

[post très court désolée en plus j'avais pas d'idée de titre (pour Morwën si tu veux venir faudra attendre un peu car là c'est à Nimaën de répondre)]

Une forêt. C'est dans une forêt que Nimaën dormait, en compagnie de la charmante Alice Morrigan. Plus précisément, dans la forêt de Brinel, située en plein Ephaëlya. Aux premières heures de la journée, la demoiselle s'était levée, et avait murmuré quelques mots en caressant la joue du demi-elfe, sans que celui-ci ne s'en rende compte, profondément endormi qu'il était. Plusieurs minutes après qu'Alice fut partie, Nimaën commença à s'agiter dans son sommeil. Il grommela et se retourna plusieurs fois, finissant par se réveiller. Les yeux mi-clos, il chercha son amie, et ne la trouvant pas, il s'étira sans gêne, ne cherchant pas à réprimer le bâillement qui pointait le bout de son nez. Il se leva alors et attacha le fourreau de son sabre à sa ceinture, au cas où. Il fit ensuite quelques pas, histoire de dégourdir les jambes, puis, une fois bien réveillé, il se mit en quête de trouver Alice. Il tendit l'oreille, laissant le vent lui amener le son de la voix de la jeune femme. Une fois renseigné sur la direction, il se mit en marche. Au bout de quelques secondes, il lui apparut qu'il marchait sur le sentier qu'il avait arpenté la journée précédente. Il prolongea donc sa marche jusqu'au lac où il s'était alors arrêté. Le hasard voulut qu'Alice s'y trouve. Enfin... Peut-être pas vraiment le hasard, puisqu'elle s'y était sans doute rendue intentionnellement, et il avait suivi sa piste. La voyant songeuse, il resta plusieurs pas en arrière, la regardant faire face à l'étendue bleutée illuminée par la lumière de l'aurore.
Quelques minutes passèrent, au cours desquels la demoiselle resta silencieuse. Lorsqu'elle lança de l'eau dans le lac, créant une perturbation à sa surface, Nimaën s'approcha sans bruit. En faisant ceci, Alice avait commencé une question qui lui était visiblement adressée. Sauf qu'elle ne l'avait pas encore remarqué, semblait-il. Ce fut donc une exclamation de surprise qu'elle lâcha lorsqu'elle aperçut son reflet lorsque les ondes à la surface du lac se furent arrêtées, ainsi qu'une phrase pour la forme, bredouillée. Le demi-elfe nota au passage la jolie teinte rosée qui se propageait sur les joues de son amie. Il la regarda ensuite baisser les yeux, sans parler encore. Le silence s'installant, il se décida tout de même à prendre la parole.

"Bonjour Alice ! T'inquiète pas, j'ai dormi comme un bébé ! Quoique le réveil, c'est pas encore ça !"

Il attendit qu'Alice relève la tête, créant à ce moment un léger courant d'air qui dégagea sa mèche lui masquant l'œil droit, afin qu'elle puisse voir tout son visage lui sourire malicieusement. Puis il reprit, sur un ton un peu moins joyeux, mais dans lequel la plaisanterie était toujours un peu perceptible.

"Se pourrait-il que tu sois quoi ? Malade peut-être ? T'as raison il fait pas très très chaud. Du coup, se promener au bord d'un lac et manquer d'y faire trempette par accident me semblent pas être deux idées très judicieuses..."

Avec un sourire, le demi-elfe dirigea son regard vers le lac, observant la lumière du soleil naissant jouer avec les remous de l'eau. Vu l'expression grave qu'elle avait, il semblait évident qu'il ne s'agissait pas de cela. Mais il ne servait à rien de la brusquer. Si elle avait des soucis, elle lui en parlerait quand elle se sentirait prête. Ce n'était pas bien dur pour elle de le trouver, ils étaient toujours collés l'un à l'autre. Ramenant son regard vers elle, il lui prit la main et commença à marcher, en reprenant la parole sur le ton de la blague.

"Allez viens ! Marcher te réchauffera !"

Bien évidemment la réaction du jeune homme à son égard ne se fit pas attendre.

- Bonjour Alice! T'inquiète pas, j'ai dormi comme un bébé! Quoique le réveil, c'est pas encore ça!

Le réveil c'est pas encore ça? Que voulait-il dire par là? Elle releva vers lui un regard améthyste voilé d'inquiétude qui s'éclaircit toutefois bien vite lorsque qu'un courant d'air qui n'avait rien d'accidentel lui révéla un visage souriant. D'une voix reflétant la malice qui noyais son magnifique regard il reprit:

- Se pourrait-il que tu sois quoi? Malade peut-être? T'as raison il fait pas très très chaud. Du coup, se promener au bord d'un lac et manquer d'y faire trempette par accident me semblent pas être deux idées très judicieuses...

La jeune femme leva les yeux au ciel en retenant un éclat de rire. Il était complètement à côté de la plaque. Cela eu pour effet de grandement la rassurer mais également de n'être que plus attendrie à son égard. Nimaën était d'une candeur affligeante et elle ne pouvait s'empêcher de trouver charmante cette innocence qui le caractérisait. C'était peut-être pour ça qu'elle n'osait pas tenter de faire progresser leur relation, la peur de briser la pureté de cet esprit qui était le sien. La pureté était une chose si rare à cette époque...

Soudain, le brun se saisit de sa main et commença à l'entraîner avec lui tout en s'adressant à elle sur le ton de la plaisanterie:

- Allez viens! Marcher te réchauffera!

Acquiesçant d'une manière sans doute un peu vive, Danaë lui emboîta le pas, rougissant davantage. Il était certes assez ingénu mais on pouvait parfois ce demander s'il ne le faisait pas volontairement. Décidant de ne pas y penser plus longtemps -après tout il ne lui avait que prit la main- elle tâcha de retrouver son calme. C'est ainsi que son esprit se remit à vagabonder et qu'elle se retrouva une fois de plus la tête dans les nuages. De toute évidence, elle devait éviter de parler de ce à quoi elle pensait avant son arrivée. Mais de quoi pouvait-elle bien lui parler en lieu et place?

Elle l'ignorait, où tout du moins elle essayait de le croire. Puisqu'au fond d'elle, la jeune femme à la chevelure d'un blond vénitien n'ignorait guère qu'elle devait lui parler de sa destination. Car elle savait pertinemment où elle devait aller bien qu'elle se refusait à y penser. Avait-elle peur de ce qui l'attendait là-bas? Sans doute, mais elle n'avait pas tant peur de la mort que de ne jamais retrouver son frère ou de devoir perdre son compagnon de voyage. Prenant une grande inspiration, elle finit par se lancer:

- Dis-moi, t'avais-je déjà parlé de Raphaël? demanda-t-elle en tournant son regard vers lui.

Elle ignorait si c'était là une bonne idée pour commencer leur conversation, le souvenir de son frère était encore trop présent en elle pour que cela le soit. C'était d'ailleurs sans doute la pire amorce qui soit, mais il était trop tard à présent pour faire marche arrière. De plus, il fallait bien commencer quelque part et il était la raison de son voyage. Et son ami avait le droit de savoir ce qu'il risquait. Il le méritait car il avait le droit de choisir de vivre et de ne pas l'accompagner plutôt que de se jeter inutilement dans les bras de la mort. Tout le monde n'aime pas à embrasser Thanatos, en particulier lorsqu'il s'agit d'une cause ne nous affectant guère.

Sa route était parsemée d'embûches et elle n'était même pas sûre de survivre à la première moitié de son voyage. Pouvait-elle réellement infliger cela à quelqu'un d'autre? La réponse était bien évidemment négative et il était hors de question pour elle de mener le demi-elfe au coeur des Hadès. Elle même souhaitait d'ailleurs éviter de s'y rendre si elle en avait la possibilité...

Portant une nouvelle fois son regard sur lui, elle soupira. C'était égoïste de sa part, mais elle ne souhaitait pas qu'il l'abandonne. Et au fond, elle espérait secrètement qu'il choisisse de l'accompagner malgré tout. Pourtant elle ne pouvait choisir à sa place sans se montrer malhonnête avec lui et c'était quelque chose qu'elle ne supporterait pas.

*Trois jours... Je ne pourrais pas rester plus longtemps avec lui... S'il refuse, je pars au bout de trois jours...*

Plus elle réfléchissait et plus la question qu'elle s'était posée à l'arrivée de Nimaën devenait une affirmation...

Visiblement, la réponse que Nimaën avait donné à Alice lorsqu'elle lui avait demandé s'il avait bien dormi avait provoqué de l'inquiétude chez celle-ci, ce qui était perceptible dans son regard. Cela dit, elle avait reprit un air plus détendu lorsqu'il avait fait se soulever la mèche de cheveux devant son oeil droit. Et lorsqu'il avait plaisanté en demandant si elle croyait être malade, elle avait ri tout en levant les yeux, comme si elle était excédée. Nimaën se demanda si elle pensait qu'il plaisantait ainsi naturellement, ce qui était en partie le cas, ou si elle avait conscience qu'il le faisait aussi pour l'aider à se sentir mieux. Elle était une des premières personnes, nan, en fait elle était LA première personne, à le traiter avec respect, et il n'avait donc aucune envie de la voir souffrir. Les deux jeunes gens marchèrent main dans la main quelques minutes, le temps s'égrenant en silence, Alice le suivant sans rien dire. Puis elle prit la parole pour lui demander si elle lui avait déjà parlé d'un certain Raphaël. A voir le visage de la jeune fille, poser la question était déjà un accomplissement en soi, et le Raphaël était quelqu'un d'important à ses yeux. Le demi-elfe s'arrêta, et se mit à réfléchir. Il resta ainsi à se remémorer leurs discussions, depuis leur rencontre, mais à aucun moment le prénom de Raphaël n'apparaissait dans sa mémoire.

"Hum, non, je ne me souviens pas d'une discussion dans laquelle tu m'aurais parlé d'une personne appelée ainsi..."

Son visage arbora alors un grand sourire farceur, tandis que son oeil gauche, non voilà par ses cheveux, s'illumina d'une lueur moqueuse.

"Et venant d'un amnésique, ça veut tout dire !"

Nimaën reprit un air sérieux puis croisa les bras. Qui était ce Raphaël, et pourquoi était-il aussi important aux yeux d'Alice ? De toute évidence, il s'agissait d'une de ses connaissances passées. Etait-ce un membre de sa familler ? Une ancienne histoire d'amour ? Le demi-elfe n'avait pas les réponses à ces questions, et il n'avait pas vraiment envie de les avoir, de peur qu'elles ne correspondent à ce qu'il désirerait. Il releva alors la tête et regarda Danaë dans les yeux.

"Non, vraiment, tu ne m'as jamais parlé d'un Raphaël. Tu répètes bien un prénom dans ton sommeil de temps en temps, mais c'est le mien, et je me lasse jamais de te l'entendre dire de cette façon !"

Nimaën parvint à rester sérieux encore quelques secondes, puis il éclata de rire. A croire que c'était dans sa nature de faire des plaisanteries douteuses à tout bout de champ.

"Ha ha ha ! Je plaisante, c'est pas vrai ! Tu marmonnes un peu dans ton sommeil, mais rien de compréhensible. Tu ne dis que rarement des mots audibles. Ou peut-être pas, va savoir !"

Sur ces mots, Nimaën tira la langue à Alice, mais c'était visible qu'il faisait ça pour la provoquer et non pour l'embêter. Il était comme ça, le demi-elfe, il fallait constamment qu'il fasse les quatre cents coups à son amie !

- Hum, non, je ne me souviens pas d'une discussion dans laquelle tu m'aurais parlé d'une personne appelée ainsi... il eut un grand sourire tandis que son oeil s'illuminait d'une lueur exprimant clairement de la moquerie, Et venant d'un amnésique, ça veut tout dire!

Bon déjà ça réglait un premier détail, il n'avait jamais entendu parler de lui. Maintenant le tout allait être de lui expliquer qui était son frère adoptif et le pourquoi de leur fuite ce qui demeurerait le plus difficile a évoquer pour elle en somme. Alice prit une grande inspiration et regarda Nimaën, celui-ci la regardait également et reprit la parole avant qu'elle n'ai eut le temps de dire quoi que ce soit:

- Non, vraiment, tu ne m'as jamais parlé d'un Raphaël. Tu répètes bien un prénom dans ton sommeil de temps en temps, mais c'est le mien, et je me lasse jamais de te l'entendre dire de cette façon!

La jeune fille s'arrêta net à l'entente de ses mots, sa main avait lâché celle du demi-elfe qui avait légèrement continué à avancer et ses joues avaient prit une magnifique teinte écarlate avec laquelle il serait difficile de rivaliser. Elle avait vraiment... Non, il devait y avoir une erreur, elle avait sûrement mal entendu ça ne pouvait être que ça. Mais dans ce cas pourquoi paniquait-elle autant? Il n'y avait qu'une seule réponse et elle se savait.

Si elle paniquait ou qu'elle avait le moindre doute c'est parce qu'au fond d'elle elle savait tout à fait qu'il pouvait très bien avoir raison sur le fait qu'il hante son sommeil. Et il avait raison mais le plus effrayant restait tout de même le fait qu'il le lui fasse remarquer d'un air si naturel, tel une de ses boutades. Comme si tout ceci n'avait aucune importance. Soudain, il éclata de rire.

- Ha ha ha! Je plaisante, c'est pas vrai! Tu marmonnes un peu dans ton sommeil, mais rien de compréhensible. Tu ne dis que rarement des mots audibles. Ou peut-être pas, va savoir!

C'est après ce commentaire très mature qu'il tira la langue. Alors tout ce temps il se moquait d'elle? L'hybride serra le poing afin de contenir ses pouvoirs sur lesquels elle avait tendance à perdre le contrôle lorsqu'elle se laissait emporter par ses sentiments. Quelques vagues gerbes d'eau commençaient d'ores et déjà à s'échapper de son poing lorsqu'elle eut une idée. Alors comme ça il voulait jouer sur ce terrain? Et bien ils seraient deux.

Adoptant une démarche des plus féline, la jeune fille à la chevelure châtain s'approcha de lui jusqu'à être contre son torse pour le fixer d'un air se voulant innocent tout en ne l'étant absolument pas avant de prendre la parole d'un ton semblable à l'expression qu'elle arborait:

- Pourtant l'idée n'a pas l'air de te déranger, je me trompe? Ou peut-être est-ce simplement, elle rapprocha son visage encore d'avantage afin que ses lèvres soient contre le lobe de son compagnon, parce que tu appelle sans cesse après moi dans ton sommeil?

Alice eut un petit sourire, elle jouait à un jeu très dangereux et risquait probablement de s'en mordre les doigts. Cela dit elle prenait le risque, après tout qui ne tente rien n'a rien.

Après sa réponse, Nimaën vit qu'Alice s'apprêtait à se lancer dans un récit mais il lui avait coupé l'herbe sous le pied. Mais il n'en fut pas mécontent quand il vit la réaction de la jeune fille. Elle lui avait lâché la main et il avait dû se retourner, mais une fois cela fait, la teinte magenta de ses joues faillit le faire éclater de rire de plus belle. Lorsqu'il rétablit la vérité tout en faisant planer le mystère, il sentit qu'elle était sur le point de craquer en remarquant qu'elle serrait les poings et qu'un peu d'eau flottait autour de celui-ci. Puis, grâce à son pouvoir, il entendit le souffle de Danaë ralentir à mesure qu'elle tentait de reprendre son calme. L'attitude de la demoiselle changea alors du tout au tout. Elle se rapprocha avec l'allure d'un prédateur en train d'hypnotiser sa proie. Ah, elle se prenait enfin au jeu. Le demi-elfe adorait lui faire subir toutes sortes de plaisanteries, jeux de mots divers, mais le plus amusant restait quand elle répliquait, car l'intensité du jeu allait alors crescendo, pour son plus grand plaisir. Alice s'approcha jusqu'à être presque collée contre lui, puis lui murmura à l'oreille pour insinuer qu'en fait ce pouvait très bien être lui qui murmurait son nom pendait qu'il dormait. Loin de se laisser faire, Nimaën prit son regard le plus charmeur et posa une main sur la hanche d'Alice pour l'empêcher de s'écarter de lui.

"Me connaissant, je ne serais pas étonné que tu aies raison. Et quand bien même ce serait le cas, bien que cela t'empêche apparemment parfois de dormir, on dirait que ça ne te dérange pas tant que ça, puisque tu ne t'en es pas plainte jusque-là. Et comme tu viens de le dire, ça ne me déplairait pas du tout de t'entendre murmurer mon prénom pendant ton sommeil !"

Certes, en parlant ainsi, le demi-elfe avouait qu'il avait vraiment plaisanté, mais peu importait. Il avait hâte de voir comment allaient évoluer les choses, et n'était pas spécialement pressé de lui rappeler le sujet initial de la conversation. Tant qu'il tenait son attention, pourquoi la lâcher ? Leur petite joute verbale pouvait devenir intéressante... Vraiment très intéressante. Il voulait vraiment voir jusqu'où pouvait aller son amie. Cela lui permettrait de lui faire encore plus de plaisanteries.

"Alors, jeune dompteuse des flots, je me demande ce que le vent pourrait nous raconter de croustillant à ton sujet..."

Se servant de ses pouvoirs, il créa un léger vent frais qui vint souffler dans la nuque de son amie lorsqu'il leva la main au niveau de son cou.

"J'ai toujours trouvé très amusant de faire souffler des courants d'air autour de toi pour faire soulever tes cheveux... par exemple."

Et avec un clin d'œil, il tira à nouveau la langue à Alice. Décidément, il adorait jouer avec elle.